vineri, 6 mai 2011

Menirea celor lasati luminati este sa lumineze.LUMINATI !!!!!!!!!!!
(Numai un exemplu din foarte multele care as putea da)

Arrivant au Palais Bourbon , ce samedi du début janvier 1998, des collégiens de province en déplacement pédagogique à Paris ont été intrigués par le déploiement d'une énorme toile, installée par des alpinistes, sur toute la façade de la Chambre des députés français. Sur 150 m2, elle reproduisait la une du journal " l'Aurore ", en date du 13 janvier 1898, avec un article en forme de lettre ouverte au Président de la République, signé Emile Zola. S'ils connaissaient l'auteur, les élèves n'étaient pas forcément au courant des circonstances de la parution de cet article, ni de ses conséquences. Le président de l'Assemblée nationale en fonction, le socialiste Laurent Fabius, les a reçus et leur a expliqué les raisons de cette commémoration .

L'article de Zola occupe toute la première page du journal et le début de la deuxième. L'auteur y présente méthodiquement, et de façon très complète, des informations jusque-là partiellement connues du public, et retrace toutes les étapes d'une affaire politico-judiciaire qui a déchiré la France de cette époque, sur fond d' antisémitisme. Un officier de l'armée française, le capitaine Alfred Dreyfus, accusé d'espionnage, avait été condamné à la déportation à vie en 1894 ; la veille de la publication de l'article, le commandant Charles Esterhazy, véritable coupable de la trahison, avait été acquitté par le conseil de guerre de Paris, et l'Affaire semblait enterrée. L'article de Zola a fait l'effet d'une bombe et permis de réveiller les consciences. Son but était d'obtenir la réouverture du procès de Dreyfus, mais, cette fois, hors des tribunaux militaires aux séances à huis clos , afin que la vérité éclate au grand jour dans les tribunaux de droit commun.

L'objectif a été atteint : des intellectuels, des politiques se sont mobilisés et ont rallié l'opinion publique, et la situation a radicalement changé. Non sans mal, et après bien des péripéties pour les défenseurs du malheureux capitaine : Zola, condamné lui-même à la prison, a connu près d'un an d'exil. Dreyfus, qui a vu sa peine transformée en dix années de réclusion en 1899, a été réhabilité en 1906, nommé commandant et décoré de la Légion d'honneur.

" J'Accuse … ! " : le titre lapidaire de l'article, dû à Clemenceau, responsable politique de " l'Aurore ", a frappé les esprits et reste un symbole de l'engagement révolutionnaire d'un écrivain. Cet acte courageux, " ce grand moment de la conscience humaine ", selon la formule d'Anatole France, a désormais valeur d'exemple et alimente, au cours d'éducation civique, la méditation des jeunes Français sur les injustices dont sont victimes leurs semblables.

La page la plus célèbre de la presse française a un prix inestimable pour les humanistes et les démocrates. Elle en a un aussi pour les collectionneurs : gageons que, à l'occasion du centenaire de sa parution, les enchères vont grimper pour les exemplaires encore en circulation chez les antiquaires – mais cela, c'est de la petite histoire …
francoise.kerrien@ciel.fr

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